Arrhenius Svante August
Chimiste suédois (Vik, 1859 - Stockholm, 1927)
Svante August Arrhenius étudie pendant cinq ans la physique, les mathématiques et la chimie à l'Université d'Uppsala. Afin de mener à terme sa thèse de doctorat, il rejoint en 1881 un laboratoire de Stockholm sous la direction de Erik Edlund. Il choisit comme sujet d'étude le problème de la conductivité des électrolytes. Les expériences qu'il mène promptement lui permettent de rédiger deux ans plus tard le mémoire "Recherches sur la conductibilité galvanique des électrolytes" préfigurant largement sa théorie de la dissociation. Selon cette théorie, les composés chimiques dissous dans les solutions électrolytiques sont dissociés en ions, et ce même en l'absence de courant passant dans la solution. Arrhenius émet également l'hypothèse que le degré de dissociation augmente avec la dilution de la solution. En mai 1887, il présente son travail à un jury qui lui réserve un accueil plutôt froid. Arrhenius reçoit une mention de 4e classe qui aurait normalement dû condamner sa carrière de chimiste. Mais le jeune homme est prudent. Il a envoyé des copies de son travail à d'éminents chimistes et, quelques mois plus tard, l'Allemand Wilhelm Ostwald lui propose une chaire à Riga ce qui lui permet paradoxalement de décrocher un poste à l'université d'Uppsala.
En 1886, son ancien directeur de thèse, Edlund, obtient pour son poulain le financement d'un voyage d'étude en Europe de la part de l'Académie des sciences suédoise (celle-ci n'accueillera Arrhenius en son sein que très tard, en 1901). Le chimiste suédois passe les quatre années suivantes dans les laboratoires d'Ostwald à Riga, de Kohlrausch à Würzburg, de Boltzmann à Graz et de Van't Hoff à Amsterdam. A nouveau, on lui propose un poste en Allemagne, mais Arrhenius souhaite demeurer en Suède ; il rentre à Stockholm et intègre l'Institut royal de technologie de Stockholm, d'abord comme professeur, puis comme recteur de l'école. Outre sa théorie de la dissociation électrolytique, finalisée vers 1887 et qui finira par s'imposer comme base de l'électrochimie, Arrhenius établit la loi de variation de la constante de vitesse d'une réaction chimique en fonction de la température et travaille sur l'immunochimie et la physique cosmique.
En 1903, il est le premier suédois à recevoir un prix Nobel et en 1905, enfin pleinement reconnu dans son pays natal, il prend la tête de l'Institut Nobel de chimie physique, spécialement créé pour lui.